L’été approche à grands pas et avec lui son cortège de fleurs de montagne.
Les prairies d’altitude se parent de leurs plus belles couleurs ! Le bleu vif des gentianes le dispute au blanc des pulsatilles des Alpes, tandis que le jaune des trolles d’Europe na rien à envier au rose éclatant des orchidées sauvages.
L’association Calenduline me fait confiance à nouveau cette année pour intervenir dans le cadre de sa semaine estivale. De belles sessions de formation aux plantes comestibles et médicinales sont proposées et réunissent plusieurs dizaines de personnes. Des ateliers de confection de cosmétiques aux cours sur les bienfaits des plantes sauvages de montagne, en passant par des activités de land’art pour les enfants, tout est réuni pour passer de beaux moments entre amis ou en famille.
Une journée est consacrée à une randonnée en montagne
à la découverte des plantes sauvages et des étages de végétation alpine. Nous décidons avec Solange de partir dans le Vallon d’Orgeval qui se situe au cœur du massif des Bauges. Nous évoluerons en limite de la Réserve Biologique du Haut Chéran.
Une douzaine de personnes se sont inscrites à cette journée qui promet de belles éclaircies, chose rare en ce printemps 2024 particulièrement pluvieux !
Nous démarrons la journée au Nant Fourchu.
Nous marchons tranquillement et observons de tous les côtés les plantes inféodées au milieu forestier. L’altitude est encore modeste – environ 1100 mètres – et c’est une forêt mixte de feuillus et de résineux qui se déploie sous nos yeux : la Forêt de Coutarse.
Au détour d’un virage, nous rencontrons un agent de l’Office Français de la Biodiversité et un garde de la Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage des Bauges.
L’été approchant, ils entament leur mission de sensibilisation du public aux enjeux de conservation des espèces et de protection de la nature. L’Etat ou les communes imposent parfois des restrictions d’activités dans ces sites classés – interdiction de survol en parapente et en drone, interdiction de se promener avec son chien même en laisse, etc. Il faut alors les faire respecter et une verbalisation peut s’avérer nécessaire : c’est ce qu’on appelle la police de l’environnement.
Nous déambulons à présent dans le Vallon d’Orgeval
au pied du point culminant du massif des Bauges : la Pointe d’Arcalod (2217 m). Les cris des marmottes se font entendre à la faveur de l’écho. Il faut sortir les jumelles pour les apercevoir en revanche tant elles sont farouches à cette époque charnière de l’année. Sorties de leur hibernation depuis quatre à six semaines, c’est une course contre la montre qui s’engage. Il leur faut se nourrir suffisamment pour reconstituer leurs réserves avant l’hiver prochain !
Il est temps pour nous de nous restaurer également ! Le pique-nique à proximité des Chalets d’Orgeval est bien mérité. Les thermos d’eau chaude sont mis à profit pour déguster des infusions de plantes sauvages fraîchement cueillies.
En début d’après-midi, nous rejoignons le Col d’Orgeval (1763 m).
La vue porte sur le massif des Bornes, ainsi que sur le Lac d’Annecy que nous devinons au loin. A cette altitude arrivent déjà les pulsatilles des Alpes, les dryades à huit pétales ainsi que les globulaires à tige nue, une des fleurs préférées des chamois !
Nous redescendons à présent dans la vallée en empruntant le sentier de Grande Randonnée de Pays du Massif des Bauges. Une piste caillouteuse laisse place à un sentier boueux et racineux. Le Nant Fourchu est en vue !
Une belle journée passée dans les hauteurs à en apprendre davantage sur les plantes sauvages et leurs multiples usages.