Admirer un coucher de soleil en montagne
est une expérience inoubliable. La fin de l’hiver approche à grands pas. Après une belle journée à accompagner des clients en raquettes sur les montagnes du Haut Giffre, partons explorer les cimes enneigées. Direction le Plan des Arches à quelques minutes de Samoëns.
Nous pouvons chausser les raquettes
dès le départ à 1100 m d’altitude, une fois n’est pas coutume tant cet hiver 2023-2024 aura été fluctuant en termes d’enneigement et de températures.
La montée en forêt de Bostan
est soutenue et souvent tracée par les skieurs de randonnée qui partent en excursion à la Tête de Bostan ou aux Dents Blanches. Le soleil décline à l’horizon tandis que nous sortons de la forêt. Les Dents d’Oddaz nous bordent à main droite de leurs parois impressionnantes.
Nous voici bientôt aux Chalets de Bostan
partiellement recouverts de neige. L’ambiance est plus alpine. Au loin derrière nous, les sommets du massif des Bornes arborent fièrement leur chapeau blanc : Pic de Jallouvre, Pointe Blanche, Grand Bargy.
Devant nous, les belles étendues enneigées
nous attendent, nous attirent. Entre les traces de descente des skieurs et les creux et bosses de ce terrain tourmenté, les possibilités sont infinies. Faire sa trace dans le blanc est toujours une expérience fascinante. Et que dire de ce matériau éphémère qui disparaîtra dans quelques semaines, tout au plus quelques mois ?
Aux confins de la Vallée du Giffre,
dans ce petit vallon suspendu à plus de 1600 m d’altitude, le souffle se fait court. Le jour décline et ce sont les dernières lumières qui colorent les pentes de neige. Bientôt, le Refuge de Bostan est en vue, comme blotti dans son écrin blanc. La neige recouvre les vastes creux et bosses de l’Avouille, ces grandes pentes descendant de la Tête de Bostan.
Un dernier coup d’œil derrière et, cette fois-ci, le soleil se couche derrière la Bourgeoise.
Les lumières orange, rose et violet emplissent l’horizon d’une touche de magie. Un coucher de soleil est un instant éphémère, sublimé par l’effort consenti pour s’extraire de la vallée et atteindre les cimes enneigées à la seule force des bras et des jambes.
Il est temps d’aller se reposer dans l’un des dortoirs de ce refuge, et d’apprécier le repas concocté par l’équipe enthousiaste de Bastien Froissard, gardien passionné de ce refuge si proche et si loin de la civilisation.